Avantages liés à la conservation des édifices historiques

La conservation des édifices historiques est un élément clé de la revitalisation urbaine. Les avantages que l'on peut lui attribuer sont multiples et fort variés.

Le tourisme patrimonial repose souvent sur les édifices historiques. C'est grâce à ces liens tangibles et puissants que les personnes d'aujourd'hui prennent conscience du passé. Les édifices historiques sont aussi de plus en plus souvent considérés comme des endroits permettant de tisser des liens entre des générations et ils sont donc utilisés pour l'enseignement et la citoyenneté. Revitaliser les vieux quartiers (les bâtiments et ce qui les entoure) permet d'améliorer notre qualité de vie et de maintenir la cohésion communautaire. Les activités bénévoles qui sont souvent liées à l'entretien et à la promotion des édifices historiques (visites guidées, activités de quartier) sont également très utiles pour garder les gens actifs et engagés dans leur communauté, notamment les personnes âgées.

Certains des avantages les plus importants de la conservation des édifices historiques sont liés à des questions de nature économique. Les renseignements suivants servent d'introduction à ce sujet et mettent en relief quelques points clés et données statistiques sur la conservation des édifices historiques.

Avantages économiques

Parmi les principaux avantages économiques liés à la conservation des édifices historiques, citons:

  • les entreprises situées dans des édifices historiques ou à proximité de tels édifices en bénéficient;

  • l'augmentation du nombre d'emplois dans le secteur de la restauration et de la construction, du nombre de professionnels et de produits fabriqués;

  • une assiette d'imposition municipale améliorée en raison des bâtiments et des zones restaurées;

  • un tourisme accru;

  • la restauration est souvent moins chère qu'une nouvelle construction.

Durabilité économique

La conservation des édifices historiques est souvent fondée sur leur durabilité économique et prétend généralement :

  • créer plus d'emplois locaux que ne le ferait une nouvelle construction;

  • utiliser moins d'énergie qu'une nouvelle construction;

  • créer moins de déchets qu'une nouvelle construction;

  • encourager l'amélioration des quartiers et de l'infrastructure existante et s'opposer à la dégradation, à l'expansion tentaculaire des villes et à l'augmentation des coûts d'infrastructure.

Main d'ouvre

Les projets de rénovation sont également bénéfiques à l'emploi, car ils sont plus exigeants en main d'ouvre que ne le sont les nouvelles constructions. En général, la main d'ouvre représente entre 60 et 75 % des coûts dans un projet de conservation. Ainsi, pour la réhabilitation de l'ancienne banque de Neepawa, 62 % des coûts étaient dus à la main d'ouvre et 38 % aux matériaux; et pour la restauration de la Banque de Montréal située au croisement de l'avenue Portage et de la rue Main, la main d'ouvre représentait plus de 70 % des coûts.

Une étude menée par le gouvernement de l'Ontario a montré que la réhabilitation exigeait 66 % de main d'ouvre de plus qu'une nouvelle construction.

Plusieurs études gouvernementales importantes ont confirmé que la réhabilitation était l'une des industries exigeant le plus de main-d'ouvre, comme l'avançaient divers groupes en faveur de la préservation. Selon ces études, la rénovation exige entre 1,7 et 2 fois plus de main d'ouvre qu'une nouvelle construction. De même, un document de 1977 du département de l'Intérieur des États Unis sur la conservation de l'environnement urbain mentionne que les projets de réhabilitation peuvent exiger jusqu'à 75 % de main d'ouvre contre 60 % seulement pour de nouvelles constructions.

En termes de création réelle d'emplois, et comme en a témoigné la General Services Administration devant le Subcommittee on Buildings and Grounds (sous comité sur les bâtiments et les terrains) du Sénat américain, la réhabilitation crée entre deux à cinq fois plus d'emplois que la construction de nouveaux bâtiments.

Économies d'énergie

La conservation des édifices historiques permet sans conteste de faire des économies d'énergie. L'énergie nécessaire pour construire un nouveau bâtiment équivaut à peu près à l'énergie requise pour l'utiliser pendant 40 ans. En 1975, démolir une maison de taille moyenne construite en 1935 et la remplacer par une nouvelle maison demandait une quantité d'énergie équivalente à celle fournie par plus de 1 600 gallons (environ 6 000 litres) d'essence.

Réduction des déchets : solution écologique

Une étude faite à Toronto a montré que 16 % des déchets dans les décharges sont des déchets attribuables à l'industrie de la construction et que de ces déchets, une bonne partie est due à la démolition. Démolir une maison de brique classique produit en moyenne entre 60 et 100 tonnes de déchets. Les quantités de déchets sont telles que les redevances de déversement ont augmenté de manière notable dans les décharges de la plupart des centres urbains. À Toronto, par exemple, elles ont augmenté de 600 % sur une période de 7 ans.

Stabilisation de l'assiette fiscale

Dans l'édition du printemps 1992 de L'évaluateur canadien, une étude sur les propriétés historiques classées de London, en Ontario, a conclu que 90 % des propriétés étudiées s'étaient mieux comportées que la moyenne sur le marché des 30 dernières années. Toutes les propriétés historiques étudiées ont gardé une valeur stable lorsqu'elles étaient vendues et dans biens des cas, les maisons historiques n'étaient pas sensibles aux baisses générales de la valeur de la propriété.

Autres avantages

La réhabilitation de la Banque Canadienne Impériale de Commerce à Neepawa est un exemple prouvant que la conservation est plus rentable que la construction de nouveaux bâtiments. En effet, ce projet a coûté 22 % de moins qu'un bâtiment neuf équivalent.

Parce que les murs extérieurs d'un édifice historique sont déjà présents, les travaux de construction peuvent avoir lieu en hiver et par conséquent, il est possible de bénéficier de prix plus avantageux pour les travaux à forfait. La construction peut aussi être plus efficace du fait que les travaux se font au chaud.

La réhabilitation de bâtiments existants peut aussi avoir des avantages en termes de zonage. Par exemple, un site avec un entrepôt construit trop près des limites de propriété pourrait être transformé en 12 unités locatives, voir plus, tandis qu'un nouveau bâtiment devrait se plier aux exigences légales et il ne serait possible de construire qu'un duplex sur le même site (expérience de la Winnipeg Housing Rehabilitation Corporation).

L'expérience de la Winnipeg Housing Rehabilitation Corporation montre que les locateurs sont plus respectueux de leur environnement dans les vieux bâtiments parce que la qualité des matériaux de construction y est bien meilleure, ce qui réduit considérablement les dépenses d'entretien.

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