Faits à savoir sur la tuberculose bovine pour les producteurs de bétail du Manitoba

La tuberculose bovine (TB) est une maladie contagieuse qui peut affecter la plupart des animaux à sang chaud, y compris l’humain. Les bovins, les chèvres et les porcs sont les espèces de bétail domestique les plus susceptibles d’être infectées, tandis que les chevaux sont relativement résistants. La prévention et le contrôle de la maladie s’effectuent par réglementation dans la plupart des pays développés, en raison de sa capacité à infecter les humains et à causer d’importantes pertes de production de bétail. Cette fiche d’information contient des renseignements assez détaillés sur la tuberculose bovine. Pour obtenir une brève description de la maladie chez le bétail et de comment les choses se déroulent au Canada au moment du diagnostic, visitez le site Web suivant :

La tuberculose bovine est causée par la bactérie Mycobacterium bovis, et elle a probablement rendu des bovins malades avant même qu’ils ne soient domestiqués. Une autre bactérie de cette famille, Mycobacterium tuberculosis, est la cause de ce qu’on appelle communément la tuberculose humaine. La M. tuberculosis est une espèce plus adaptée aux humains et peut avoir commencé à se développer à partir d’une souche de M. bovis, il y a des milliers d’années, à laquelle les humains ont été exposés après avoir commencé à former des troupeaux de bovins.

Les efforts réglementaires visant à contrôler la TB dans le bétail canadien relèvent de la compétence fédérale de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Il s’agit d’une des maladies « à déclaration obligatoire » en vertu de la Loi sur la santé des animaux, ce qui signifie que ne pas déclarer à l’ACIA la maladie soupçonnée ou identifiée chez un animal constitue une infraction. Après confirmation, l’ACIA lance et gère un programme rigoureux de tests et d’éradication. Le programme comprend la destruction de tous les animaux infectés ainsi que de tous les animaux réceptifs en contact avec les animaux malades.

Avant l’élaboration de programmes de contrôle au Canada, la TB était une maladie courante. Devant l’ampleur du problème, beaucoup croyaient les programmes voués à l’échec. Toutefois, grâce au travail acharné et à la collaboration de nombreuses personnes, notamment les producteurs de bétail et les vétérinaires, les programmes ont été efficaces. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les efforts de réglementation, veuillez consulter TB Timeline in Canada and Manitoba sur le site Web d’Agriculture Manitoba.


Signes de tuberculose bovine

La TB est habituellement une maladie très lente à se développer. Les animaux infectés ne présentent pas nécessairement de signes extérieurs de maladie, mais beaucoup affichent éventuellement une perte de poids et un déclin graduel de leur santé générale. Des lésions de TB peuvent se trouver dans n’importe quel organe ou dans la cavité abdominale d’animaux atteints. Les signes que manifeste un animal peuvent dépendre des organes les plus touchés. Si les poumons sont affectés, il peut y avoir une toux intermittente chronique et une respiration laborieuse. Les lésions apparaissent habituellement sous forme de tubercules (nodules ou enflures noueuses), d’où le nom de tuberculose.

Aux stades précoces, les lésions peuvent être difficiles à déceler, tandis qu’aux stades plus avancés, elles sont plus faciles à détecter et se retrouvent souvent dans les poumons et les ganglions lymphatiques de la poitrine, le long du tube digestif, ainsi que dans la tête et le haut du cou. Les ganglions lymphatiques sont des corps arrondis qui aident à combattre l’infection en produisant un type de globules blancs (lymphocytes) et en filtrant le liquide lymphatique pour combattre la maladie. Si l’un de ces ganglions lymphatiques se trouve près de la surface du corps, comme autour de la tête, il peut apparaître comme une enflure ferme.

Les tubercules sont causés par la tentative du corps d’isoler l’infection. Ils peuvent être fermes, plutôt beiges et parfois rugueux; chez certains types d’animaux comme les chevreuils, les tubercules sont plus mous et ressemblent à des abcès plus typiques avec un centre crémeux.
Le siège de l’infection initiale ne guérit habituellement pas et la maladie progresse lentement par propagation bactérienne dans le sang et les ganglions lymphatiques.


Combien de temps survit la TB dans l’environnement?

La lumière directe du soleil, les températures élevées et la sécheresse sont néfastes pour la bactérie qui cause la TB. Dans un champ par une journée d’été sèche, à la lumière directe du soleil, elle peut ne survivre que quelques jours ou moins. Si la bactérie se trouve dans une galette de fumier dans des conditions chaudes et sèches, elle est toutefois mieux protégée et pourrait survivre environ une semaine. Si la bactérie se retrouve dans une mare d’eau stagnante, elle pourrait survivre environ 18 jours. Si elle aboutit dans une balle de foin au milieu de l’hiver, elle pourrait survivre plusieurs mois.

Dans des conditions expérimentales chaudes, la M. bovis a été isolée jusqu’à quatre semaines d’un sol à l’ombre, mais n’a pu être réisolée d’un sol directement ensoleillé. D’autres comptes rendus sur la durée de survie de M. bovis varient de 18 à 332 jours à des températures allant de 12 à 24 °C (54 À 75 °F). En laboratoire, M. bovis a été isolée jusqu’à 8 semaines de divers aliments gardés à 24 °C (75 °F) et jusqu’à 14 semaines d’aliments gardés à 0 °C (32 °F). Toutefois, dans des conditions de terrain, il est généralement difficile d’isoler M. bovis de pâturages broutés par des animaux que l’on sait infectés par la TB.

Malheureusement, ces études ne reflètent souvent pas à quel point les matières contaminées sont infectieuses pour les animaux. La durée réelle de capacité d’isolement de la bactérie est plus longue que la durée d’infectiosité de la matière pour les animaux. C’est que seulement quelques bactéries doivent être présentes pour isoler l’organisme, alors qu’il faut habituellement des milliers de bactéries pour infecter un animal par ingestion.


Comment la tuberculose bovine se propage entre les animaux

La tuberculose bovine n’est pas une maladie hautement infectieuse. La propagation nécessite habituellement une exposition fréquente et prolongée. Le plus grand risque de propagation vient de la respiration. Des gouttelettes invisibles (aérosols) contenant des bactéries de la tuberculose peuvent être exhalées ou toussées par des animaux infectés, puis inhalées par d’autres animaux, y compris des humains. Les animaux en contact étroit avec des animaux infectés, en particulier dans des espaces clos comme les granges, sont plus à risque de contracter la TB. C’est pourquoi auparavant la TB du cheptel laitier était plus problématique que celle du bœuf.

L’ingestion d’eau ou de nourriture contaminée par des excrétions (salive, fumier, etc.) ou des rejets d’animaux infectés peut aussi transmettre la maladie. Cela est toutefois plus difficile, car le tube digestif comporte plus de mécanismes de défense et une paroi plus épaisse que les voies respiratoires. Il peut falloir de 5 000 à 10 000 fois plus de bactéries M. bovis pour infecter un animal par ingestion que par respiration. Les animaux et les humains peuvent également contracter la TB en buvant du lait non pasteurisé de vaches infectées ou en consommant de la viande crue ou insuffisamment cuite d’animaux infectés.

Lorsque la TB est présente chez le chevreuil et le wapiti sauvages, on croit que les sauts d’espèce dans le bétail domestique se produisent principalement en période de temps plus frais et humide dans les sites concentrés d’alimentation (piles de foin, balles rondes, etc.) ou possiblement dans des mares stagnantes. On ne croit pas que le pâturage normal et l’eau s’écoulant librement posent un risque important.


Comment la tuberculose bovine est-elle diagnostiquée?

Les animaux peuvent être diagnostiqués après leur décès lorsque des changements suspects comme des tubercules, des abcès ou des ganglions lymphatiques gonflés laissent croire à la présence possible de TB. Des échantillons de lésions sont prélevés et testés dans des laboratoires de diagnostic vétérinaire pour déterminer la présence de TB. Tous les bovins abattus dans des établissements canadiens inspectés par le gouvernement fédéral (plus de 95 % des bovins) sont examinés pour dépister cette maladie et il s’agit de la principale méthode de surveillance au pays.

Les animaux peuvent aussi être diagnostiqués avant leur mort en prélevant des biopsies et par des cultures de lésions suspectes. Le plus souvent, cependant, ils sont testés en mesurant leur réponse immunitaire à la bactérie. Pour ce faire, au Canada, on injecte une petite quantité de bactéries de TB purifiées inactivées sous la peau du pli de la queue (test de dépistage du pli sous-caudal) et on examine le site après 72 heures pour déceler tout gonflement. En cas d’enflure, l’animal est étiqueté « suspect », le troupeau est mis en quarantaine et d’autres tests sont effectués sur l’animal pour déterminer s’il est infecté.

Le test du pli sous-caudal comporte quelques inconvénients. Un petit nombre de bovins infectés aux stades précoces ou tardifs de la maladie et de vaches ayant vêlé récemment peuvent avoir un test négatif. De plus, environ 5 à 7 % des bovins non infectés auront un test suspect faux positif pour la TB et devront subir d’autres tests.

Des tests plus précis et plus rapides pour la TB font l’objet de recherches et pourraient être disponibles d’ici quelques années, ou même plus rapidement.


Comment puis-je empêcher la TB d’infecter mon bétail? 

Il n’existe aucun vaccin efficace pour prévenir l’infection ni aucun médicament économique pour traiter le bétail infecté.

En général, le bétail apporté à la ferme devrait provenir de troupeaux établis comme étant sans tuberculose. Cela peut se faire en amenant des animaux uniquement d’un troupeau surveillé reconnu sans tuberculose ou d’animaux qui n’ont été que dans des zones à statut « indemne de TB ». Le bétail peut être soumis à des tests individuels de TB avant son introduction dans le troupeau, mais les résultats ne sont pas aussi précis que ceux des tests du troupeau entier.

Les animaux malades devraient être séparés des animaux sains. Si vous avez un animal qui ne répond pas aux traitements de routine, vous devriez communiquer avec votre vétérinaire. Si un animal meurt d’une cause incertaine, il doit être examiné par un vétérinaire. Comme la TB est une maladie à déclaration obligatoire au Canada, le bureau de district local de l’ACIA doit être avisé par le propriétaire, le vétérinaire, le transporteur ou toute autre personne responsable de l’animal lorsque l’on soupçonne un cas de TB.

Si vous vivez dans une région où la tuberculose bovine a été décelée chez les wapitis et les cerfs sauvages, les mesures à prendre pour limiter les contacts directs entre le bétail et les cerfs ou wapitis comprennent : A· Déplacer les fourrages récoltés ou autres aliments vers des sites d’entreposage avant l’hiver; B· Installer des clôtures-barrières autour des sites d’entreposage et des aires d’alimentation; C· Empêcher l’accès aux sources d’eau stagnante fréquentées par le wapiti et le cerf sauvages.

Des mesures devraient également être prises pour réduire et éliminer la propagation de la TB entre le chevreuil et le wapiti, notamment : A· Interdire l’alimentation supplémentaire du cerf et du wapiti, y compris dans son utilisation à des fins récréatives et de chasse; B· Maintenir un habitat naturel adéquat pour le wapiti et le cerf sauvages; C· Maintenir des populations de wapitis et de cerfs sauvages à des niveaux qui devraient limiter la propagation lorsque la TB a été diagnostiquée en milieu naturel.


Comment puis-je éviter d’être moi-même infecté par la TB?

Les humains peuvent réduire leur risque personnel en ne buvant que du lait pasteurisé et en achetant de la viande inspectée par le gouvernement fédéral (p. ex., supermarchés).

La viande provenant de cerfs et de wapitis sauvages et de l’abattage du bétail à la ferme ne devrait être consommée que si l’animal est en bonne santé, en bon état et qu’il n’a connu aucun changement laissant soupçonner la présence d’une maladie.

Les températures élevées tueront M. bovis; par conséquent, la cuisson détruira l’organisme. N’oubliez pas qu’en général, il est recommandé que la viande soit bien cuite pour plusieurs raisons de santé.
Lorsque les animaux sont traités pour une maladie quelconque et après l’abattage (y compris d’animaux sauvages), les mains et les vêtements exposés doivent être bien lavés. Les matériaux réutilisables devraient être désinfectés.

Si vous croyez avoir été exposé à la TB, communiquez avec votre médecin.


Ressources additionnelles


Pour nous joindre

Pour en savoir plus ou si vous avez des préoccupations quant à une question de santé animale, communiquer avec le Bureau du vétérinaire en chef ou composez le 204 945-7663 à Winnipeg.