Biosécurité des petits troupeaux 

Le contrôle des maladies et la biosécurité constituent une assurance contre des maladies contagieuses, comme l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), qui peuvent avoir une incidence négative sur la santé et le bien-être de la volaille.

L’automne est la « saison de la grippe » pour les oiseaux migrateurs et il s’agit donc d’une saison particulièrement risquée pour les épidémies d’influenza aviaire chez les volailles domestiques, mais les propriétaires de petits troupeaux peuvent prendre des précautions simples pour prévenir les maladies chez leurs oiseaux.

Les oiseaux sauvages, en particulier le gibier d’eau, peuvent être infectés par le virus de l’influenza aviaire sans pour autant sembler malades. Toutefois, lorsque ces virus sont transmis à la volaille domestique, ils peuvent causer de graves maladies et la mort.

Bien que les oiseaux sauvages présentent toujours un risque de maladie pour la volaille domestique, ce risque est particulièrement élevé à l’automne. La surveillance antérieure a montré que les virus de l’influenza aviaire sont les plus courants chez les jeunes oiseaux migrateurs à l’automne (d’août à novembre), car ils se rassemblent dans certaines régions, propageant le virus par leurs excréments. Le temps plus frais et humide de l’automne signifie également que le virus peut survivre plus longtemps dans l’environnement que pendant l’été plus chaud et sec.
 

Enjeux de biosécurité

Les virus de l’influenza aviaire peuvent, en de rares occasions, causer des maladies chez les humains. Il est recommandé aux personnes qui travaillent avec des volailles infectées ou dans un environnement fortement contaminé de porter des équipements de protection comme des masques faciaux N95, des lunettes, des combinaisons, des gants et des bottes. Pour le moment, il est fortement recommandé de renforcer les mesures de biosécurité, quel que soit le statut d’influenza aviaire des oiseaux individuels ou d’un troupeau, afin de limiter la propagation entre les troupeaux et potentiellement aux humains. 
 
Les éleveurs de volailles sont incités à intervenir activement dans la protection de leurs troupeaux en appliquant des mesures strictes de biosécurité sur leurs propriétés et à signaler immédiatement tout cas soupçonné d’influenza aviaire au Bureau du vétérinaire en chef (BVC).
 
Les oiseaux migrateurs sauvages sont un réservoir connu du virus de l’influenza aviaire. Les troupeaux avec accès extérieur peuvent présenter un risque plus élevé d’exposition et les producteurs sont invités à faire preuve de vigilance dans leurs pratiques de biosécurité.
 
Les producteurs sont invités à examiner les plans et les pratiques de biosécurité et à mettre en œuvre des mesures strictes de biosécurité pour éviter l’exposition de leurs troupeaux au gibier d’eau sauvage, en particulier à leurs excréments.
 
Des chaussures et des vêtements distincts ou des bottes et combinaisons jetables sont considérés comme essentiels pour tout le personnel et les visiteurs qui entrent dans les installations de volaille.
 
Il est également recommandé de prendre des mesures pour s’assurer que toutes les sources d’alimentation et d’approvisionnement en eau ne sont pas exposées au gibier d’eau sauvage.
 
Enfin, limitez les déplacements dans les cours et dans les granges aux seuls besoins essentiels (p. ex., camions d’aliments, ramassage des œufs). Dans la mesure du possible, d’autres contacts externes (p. ex., livraison de fournitures, collecte des ordures) devraient avoir lieu hors de la cour, à l’entrée de la ferme (à l’extérieur de la zone d’accès contrôlé).
 
Le contrôle de l’entrée à la ferme et aux bâtiments constitue la dernière ligne de défense en biosécurité.
 
Le BVC demande à tous les producteurs de volaille de continuer d’être vigilants dans leurs pratiques de biosécurité.
 

Mesures hautement cotées pour protéger vos oiseaux contre la maladie :

  • Communiquez immédiatement avec votre vétérinaire local si vos oiseaux semblent être malades, si leur mortalité est élevée ou s’il y a une baisse soudaine de la production d’œufs.
  • Agriculture Manitoba a mis en place un programme de dépistage de l’influenza aviaire pour les petits troupeaux qui pourrait couvrir les coûts des tests de dépistage de la maladie. Vérifiez auprès de votre vétérinaire ou communiquez avec le Bureau du vétérinaire en chef (BVC) pour obtenir de plus amples renseignements et savoir si votre troupeau est admissible.
  • Évitez de vous procurer des oiseaux de tout âge auprès d’autres fermes, d’expositions de volaille, de ventes aux enchères ou de ventes en ligne. Achetez vos oiseaux seulement d’écloseries commerciales.
  • Ne permettez pas de contact entre les canards et les oies (gibier d’eau domestique ou sauvage) d’une part, et vos poulets et dindons d’autre part.
  • Ne visitez pas d’autres fermes où il y a des volailles et prenez des précautions à l’égard de visiteurs qui ont eu un contact avec d’autres oiseaux, y compris les chasseurs et les ornithologues amateurs.
  • Logez vos oiseaux à l’intérieur.

Que vos oiseaux soient élevés comme passe-temps, pour votre propre consommation ou à des fins commerciales, les recommandations suivantes vous aideront à protéger la santé et le bien-être de votre troupeau :

1. Achat de poussins, de dindonneaux, d’oiseaux, d’œufs et de viande

  • Dans la mesure du possible, achetez vos oiseaux d’une seule source fiable ne présentant aucune maladie. Vous devriez acheter vos poussins et vos dindonneaux d’une écloserie commerciale.
  • L’achat d’oiseaux par les médias sociaux (p. ex., Facebook, Kijiji) est considéré comme une activité à risque élevé.
  • Ne vous procurez pas auprès d’autres fermes des poules pondeuses âgées ou des volailles de boucherie qui ont été couveuses.
  • Ne visitez pas d’autres fermes pour acheter des œufs, des poulets ou des dindons.
  • Si vous prévoyez visiter des fermes avec de petits ou de gros troupeaux de volaille, informez-vous à propos de la santé de leurs oiseaux et informez-les de la santé de votre propre troupeau et des protocoles de biosécurité que vous suivez.
  • Ne visitez pas de fermes où les oiseaux ont eu des problèmes de santé ou qui n’appliquent pas un solide programme de biosécurité.
  • N’élevez pas des canards et des oies domestiques sur la même ferme que des poulets et des dindons.

2. Logement et entretien de la basse-cour

  • Offrez les aliments et l’eau dans des récipients propres. 
  • Nettoyez tout déversement de nourriture ou de grains autour de votre grange, car cela peut attirer les oiseaux sauvages. 
  • Empêchez la présence d’eau stagnante dans votre jardin, qui pourrait attirer les oiseaux sauvages.
  • Utilisez des parquets d’élevage ou des clôtures pour limiter le déplacement des oiseaux et pour restreindre l’accès des autres animaux domestiques ou sauvages à vos troupeaux.
  • Ne donnez pas accès à de l’eau de surface. Désinfectez, par exemple avec du chlore, l’eau d’abreuvement des volailles si elle provient de l’eau de surface. Nettoyez le terrain de parcours afin d’empêcher l’accumulation de l’eau de pluie. Il n’est pas nécessaire pour la santé des canards et des oies domestiques d’avoir un étang sur la propriété.
  • Éliminez l’encombrement des parquets d’élevage et du terrain de parcours, notamment en coupant l’herbe haute et en enlevant les branches, les feuilles, etc. Le soleil est un désinfectant efficace s’il peut atteindre le sol sur lequel se trouvent les oiseaux. Retirer les débris sert aussi de dissuasion aux rongeurs, qui peuvent propager des maladies sans paraître eux-mêmes malades.
  • Les poulaillers devraient être suffisamment grands pour accommoder le type et le nombre d’oiseaux qui font partie du troupeau, à longueur d’année si nécessaire. 
  • Communiquez avec le bureau de district du Service des agents de conservation de votre région pour savoir comment dissuader les oiseaux sauvages de s’installer près de votre poulailler. Les dispositifs de dissuasion des oiseaux sauvages loués doivent être nettoyés et désinfectés correctement avant d’être utilisés sur votre propriété et après leur utilisation.

3. Visiteurs

  • Ne donnez pas accès à votre troupeau à des personnes qui ont eu un contact récent avec d’autres oiseaux.
  • Remettez aux visiteurs des chaussures ou des couvre-bottes jetables réservés lorsqu’ils visitent votre troupeau. Sinon, assurez-vous que leurs chaussures sont nettoyées en les frottant avec de l’eau et du savon, et qu’elles sont ensuite désinfectées avec un mélange à parts égales d’eau de Javel et d’eau, et ce, avant et après la visite.
  • Limitez autant que possible le nombre de visites et de visiteurs
  • Affichez un avis demandant aux visiteurs de communiquer avec vous avant d’entrer dans la partie de votre ferme où vous pratiquez l’élevage des oiseaux.

4. Oiseaux morts ou malades

  • Les oiseaux morts devraient être éliminés immédiatement afin d’éviter d’attirer des charognards, qui pourraient propager davantage la maladie.
  • Pour la majorité des petits troupeaux, les méthodes les plus simples de se défaire des cadavres sont le compostage, l’incinération ou l’enfouissement.
  • Il est important de communiquer avec votre vétérinaire si vous remarquez une augmentation soudaine du nombre d’oiseaux malades ou morts.
  • Chez les poules pondeuses, une baisse soudaine de la production d’œufs ou une diminution de la qualité de la coquille sont des sources de préoccupation. Votre clinique vétérinaire locale peut vous aider à soumettre des tissus ou des oiseaux morts au Laboratoire de services de diagnostic vétérinaire du Manitoba pour des tests gratuits (mis à part les frais potentiels de votre clinique vétérinaire)

5. Recommandations particulières aux personnes pratiquant l’élevage de fantaisie

  • Achetez vos oiseaux d’écloseries commerciales autant que possible.
  • L’échange ou le transfert d’oiseaux reproducteurs ou d’oiseaux d’exposition ne sont pas recommandés. Si vous devez déplacer les oiseaux, les lignes directrices suivantes vous aideront à garder votre troupeau en santé :
    • Il est préférable d’acheter des œufs d’incubation et de les mettre à couver sur votre propre ferme.
    • Assurez-vous d’être au courant de l’état de santé des troupeaux à partir desquels vous obtenez des oiseaux et des programmes de biosécurité en place.
    • Limitez le nombre de sources desquelles vous achetez vos oiseaux et le nombre d’expositions auxquelles vous participez.
    • Isolez les nouveaux oiseaux ou ceux qui reviennent d’ailleurs du reste de votre troupeau pendant une période de trois semaines.
    • Lors de l’achat, de la vente, du commerce ou de tout autre déplacement d’oiseaux, tenez des documents écrits indiquant la date, la race, le sexe, le nombre d’oiseaux, l’endroit où ils se trouvent et la source des oiseaux (p. ex., le nom et l’adresse d’où proviennent les oiseaux, en particulier si vous vous procurez des oiseaux vendus en ligne).

6. Rompre le cycle de la maladie

  • Quand la température est fraîche, certaines maladies telles que l’influenza aviaire peuvent survivre pendant des semaines ou des mois dans le fumier, la poussière ou les plumes. Si la température est inférieure au point de congélation, le virus peut survivre jusqu’au printemps.
  • Si la commercialisation de poulets ou de dindons a lieu pendant que la température à l’extérieur est encore supérieure à 15 º C, cela aidera à faire disparaître toute trace de virus qui reste dans votre basse-cour. Quand la température est chaude, l’influenza aviaire ne peut survivre qu’une semaine ou deux dans les fientes d’oiseaux.
  • Pour aider à éliminer la maladie, nettoyez à fond votre poulailler avant d’y loger des oiseaux le printemps suivant.
  • La plus importante étape consiste à éliminer tous les détritus et à balayer toute la poussière.a plus importante étape consiste à éliminer tous les détritus et à balayer toute la poussière.
  • déalement, il faudrait laver à l’aide d’un pulvérisateur à haute pression puis désinfecter par pulvérisation. À défaut de nettoyer d’abord les surfaces du poulailler, un désinfectant offrira un bénéfice limité puisque le virus peut survivre dans les débris.
  • Les désinfectants sont efficaces surtout lorsqu’ils sont utilisés à des températures plus élevées, donc vous devriez les utiliser lorsque la température dépasse les 10 ºC. De nombreux désinfectants disponibles chez les vendeurs de poussins ou dans les magasins de fournitures agricoles peuvent facilement éradiquer les virus des volailles tels que l’influenza aviaire sur des surfaces propres à des températures modérées.
  • Quelques virus tels que l’influenza aviaire résistent mal à la dessiccation. Donc, si l’on monte la température du poulailler à 35 ºC pendant cinq jours avant d’étaler la litière des volailles ou de loger de nouveaux poussins, cela aide à éliminer de telles maladies.

7. Tenue d’un registre

  • La découverte d’oiseaux morts et la diminution de production d’œufs sont les deux principales indications de l’arrivée de l’influenza aviaire sur votre ferme.
  • Au minimum, il faudrait consigner le nombre d’oiseaux morts et le nombre d’œufs recueillis chaque jour. Cela vous permettra de savoir s’il y a un taux de mortalité plus élevé que la normale ou une baisse de la production d’œufs.
  • Idéalement, vous devriez tenir un registre indiquant la date et le nombre d’oiseaux achetés au moment où vous commencez l’élevage d’un nouveau troupeau ou le nombre d’oiseaux abattus lorsque vous commercialisez un troupeau existant.

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Pour nous joindre

Pour en savoir plus ou si vous avez des préoccupations quant à une question de santé animale, communiquer avec le Bureau du vétérinaire en chef ou composez le 204 945-7663 à Winnipeg.